Ce que vous devez savoir sur l'immunothérapie

Crédit photo : Rita Elena Serda, Duncan Comprehensive Cancer Center at Baylor College of Medicine, National Cancer Institute, National Institutes of Health 

Exploiter les forces de notre système immunitaire afin de combattre les maladies et au premier chef le cancer. C’est l’objectif de l’immunothérapie, qui est l’une des approches actuellement en plein essor. Au-delà du cancer, l’immunothérapie est porteuse d’espoir pour la guérison de plusieurs maladies très graves et pour lesquelles les thérapies traditionnelles donnent des résultats limités telles la maladie de Crohn ou la sclérose en plaques.

En 2013, le prestigieux magazine Science plaçait l’immunothérapie du cancer en tête de son palmarès des avancées médicales majeures.

Les principes de l’immunothérapie

L’immunothérapie fait partie des thérapies dites biologiques, c’est-à-dire le recours à des substances soit naturelles ou artificielles qui sont utilisées pour imiter ou au contraire bloquer les réactions naturelles des cellules du système immunitaire du patient. Ces thérapies sont développées entre autres dans les laboratoires des affiliés réseau partenaires de CellCAN et de ses partenaires.

Qu’est-ce que la thérapie biologique ?

Le principe de la thérapie biologique est le recours à des substances soit naturelles ou artificielles qui sont utilisées pour potentialiser ou au contraire bloquer les réactions naturelles des cellules de notre corps.

L’immunothérapie

L’immunothérapie est un type de thérapie biologique qui vient renforcer le système immunitaire et lui prêter assistance face à une agression comme celle que constituent les cellules cancéreuses.

On distingue deux approches en immunothérapie: l’immunothérapie active et l’immunothérapie passive.

  1. Le principe de l’immunothérapie active est d’équiper le système immunitaire afin d’en renforcer la réponse en cas d’agression. Dans cette catégorie d’immunothérapie, on distingue deux sous-groupes: l’immunothérapie active non spécifique et l’immunothérapie active spécifique.
    • Immunothérapie active non spécifique: il s’agit de stimuler le système immunitaire de façon peu spécifique, très large, en espérant l’équiper pour qu’il puisse attaquer le pathogène. C’est l’approche la plus ancienne en immunothérapie qui s’est rapidement appuyée sur une famille de molécules produites par notre organisme, les cytokines. Ces molécules contrôlent d’autres cellules de l’immunité et jouent donc un rôle central dans la réponse immunitaire. La thérapie la plus connue est celle de l'interféron qui est utilisée pour certaines leucémies, lymphomes, et même pour traiter et contrôler des maladies comme la sclérose en plaques et l’hépatite. 
    • Immunothérapie active spécifique: on cherche ici à obtenir une réaction spécifique, beaucoup plus ciblée. Ces techniques, aussi appelées vaccinations thérapeutiques, semblent particulièrement prometteuses, car elles permettent de contrer une agression spécifique.
  2. Le principe de l’immunothérapie passive est d’avoir recours à des substances fabriquées en laboratoire pour agir à la manière de certaines parties du système immunitaire et ainsi attaquer des cellules spécifiques. Il consiste à administrer directement des anticorps dirigés contre les cellules cancéreuses elles-mêmes.

Les maladies pour lesquelles on utilise l’immunothérapie 

L’immunothérapie a le potentiel de donner des résultats prometteurs pour plusieurs types de maladies, tels que :

  • les cancers
  • les maladies infectieuses
  • les allergies

Au vu du potentiel de l’immunothérapie, on peut penser qu’à l’avenir cette liste de maladies s’enrichira rapidement au gré des progrès de la recherche.

Le défi de l’immunothérapie du cancer

Le chemin vers des traitements entièrement efficaces contre certains cancers aux mécanismes complexes est encore long. L’une des difficultés est que les cellules tumorales peuvent sans grande entrave se multiplier au sein de l’organisme, parce que le système immunitaire ne voit pas en elles un agresseur. C’est cet obstacle majeur que les chercheurs tentent de contourner en utilisant l’immunothérapie, l’idée étant d’éduquer le système immunitaire afin qu’il puisse reconnaître un ennemi à abattre dans la cellule cancéreuse.

CAR-T : un médicament vivant

Les CAR-T (pour cellules T porteuses d’un récepteur chimérique) sont des lymphocytes T prélevés du patient, puis modifiés génétiquement en laboratoire de manière à leur faire exprimer un récepteur artificiel, dit chimérique. Ce récepteur est conçu de telle manière qu'il reconnaisse les cellules cancéreuses, le plus spécifiquement possible afin d’éviter les effets néfastes sur d’autres organes du patient. Cette nouvelle forme d’immunothérapie repose donc à la fois sur une thérapie cellulaire et une thérapie génique.

 

Les pistes de recherche en immunothérapie

  • Comprendre pourquoi l’immunothérapie fonctionne chez certains patients et pas chez d’autres
  • Élargir l’usage de l’immunothérapie à un plus grand nombre de cancers et d’autres maladies
  • Accroître l’efficacité de l’immunothérapie en la combinant avec d’autres méthodes de traitements de façon de plus en plus pointue et individualisée.

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